Cet article a été réalisé par un adhérent, médecin anesthésiste-réanimateur dans un service d’Orthopédie-Traumatologie et de Pathologie Rachidienne (colonne vertébrale). Au cours de sa carrière, il a vu des motards littéralement massacrés par manque de protections. Il vous livre ici ses réflexions plus que pertinentes sur le sujet avec, en prime, des recommandations et comparatifs entre plusieurs solutions pour bien se protéger.
Pensez-y : à la moindre chute/collision/accident, même à 20 Km/h, c’est votre viande et vos os que l’on ramassera “à la cuillère” !!!
Anatomie et fonction
La colonne vertébrale compte 7 vertèbres cervicales, 12 vertèbres dorsales ou thoraciques, 5 vertèbres lombaires, 5 vertèbres sacrées et le coccyx.
Le disque entre chaque vertèbre joue un rôle d’amortisseur. Protégée par les vertèbres, la moelle épinière descend tout le long de la colonne jusqu’à la 2 ème vertèbre lombaire (L2) et distribue à chaque étage vertébral les racines nerveuses motrices et sensitives, grâce à des orifices appelés trous de conjugaison.
C’est à ce niveau que peuvent être comprimées ces racines avec comme résultat une névralgie dans le territoire correspondant, la plus connue étant la sciatique : la compression a lieu entre la 4 ème et 5 ème vertèbre lombaire (L4-L5) ou entre la 5 ème vertèbre lombaire et la 1 ère vertèbre du sacrum (L5-S1).
La compression peut aussi intéresser la moelle épinière et, selon le niveau, paralyser plus ou moins.
Le thorax
Ces schémas montrent le thorax de face et de profil et l’on voit bien, sur le profil, les côtes reliées en arrière aux vertèbres et en avant au sternum. Le thorax renferme le cœur, les gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire), une partie de la trachée, les bronches et les poumons et, en arrière, l’oesophage.
Les poumons sont entourés par une fine membrane dite la plèvre « médiastinale » laquelle vient se coller à une autre plèvre, la plèvre « pariétale » accolée à la paroi du thorax. Entre ces 2 plèvres il existe un espace virtuel. Les côtes sont reliées entre elles par les muscles intercostaux qui comblent les espaces entre les côtes ou espaces intercostaux dans lesquels circulent artères et veines intercostales, nerfs intercostaux….Bon, y a du monde
Le thorax se présente comme une sorte de cage et il est d’ailleurs aussi appelé « cage thoracique » dont, sur le schéma, l’on voit bien comment les différents éléments s’articulent.
La cage thoracique est composée des os du thorax. Elle est constituée de 12 vertèbres thoraciques, de 12 paires de côtes et du sternum. La cage thoracique a pour fonction de protéger les poumons, le cœur, l’œsophage, les viscères, la trachée et les nerfs lymphatiques. Elle permet également de les conserver à leur place. La cage thoracique est reliée aux clavicules, aux omoplates et au rachis cervical en haut et au rachis lombaire, en bas.
Traumatismes
Les statistiques du rapport MAIDS donnent un total de 40,8% de traumatismes sur la partie haute du corps: colonne vertébrale 5,0%, thorax 7,4%, membres supérieurs 24,3% et abdomen 4,1%.
On dénombre par ailleurs en France 290 nouveaux paraplégiques et tétraplégiques par an suite à un accident de moto.
Le graphique ci-dessous montre la répartition des blessures par rapport à leur gravité :
Selon les résultats de la même étude et présentés dans le tableau ci-dessous, on constate que les vêtements portés par le pilote ont atténué ou protégé les blessures du haut du corps dans 64,6% des accidents, alors que pour le passager l’efficacité tombe à 49,4% probablement à cause de la différence de comportement cinématique entre le conducteur et son passager au cours de l’accident.
Toujours dans la même étude MAIDS, on constate que 97% des blessures à la colonne vertébrale sont dûes au contact avec un autre véhicule (30% des cas) ou avec la route ou avec des éléments sur les bas côtés (66%). Plus des deux tiers des blessures à la colonne vertébrale sont mineures ou modérées (71% des blessures à la colonne vertébrale), et la plupart des blessures mineures ou modérées résultent d’un contact avec la route ou le bas côté (31 des 43 blessures mineures ou modérées).
Brûlures
Sur la partie badigeonnée de crème, la peau a été râpée jusqu’à l’os :
La même chose 3 mois plus tard :
Traumatisme vertébral
Les cervicales, au nombre de 7, sont vulnérables et le traumatisme en hyper flexion ou en hyperextension ou par choc frontal peut entraîner une paralysie totale : au dessus de la 3 ème cervicale (C3) les muscles en dessous sont paralysés dont le diaphragme qui est le principal muscle permettant la respiration.
En dessous,de C3 on est tétraplégique c’est-à-dire que sont paralysés les 4 membres plus le thorax et l’abdomen et la tétraplégie est le plus souvent complète avec un taux de récupération nul. Au pire on ne peut bouger que la tête (atteinte au dessus ou niveau de la 4 ème vertèbre cervicale) et au mieux (atteinte au niveau de la 7 ème cervicale) seuls les 2 derniers doigts sont paralysés (plus tout le reste en dessous) et on peut alors fléchir l’AV bras sur le bras, on garde la « pince », c’est-à-dire que l’on peut rapprocher l’index du pouce, on peut se servir d’une fourchette et utiliser un fauteuil roulant.
Ce type de traumatisme est fréquent lors de plongeons en eau peu profonde et imaginez que là, ce n’est pas la vitesse qui est responsable de tels dégâts et, parfois dans ces cas, les tétraplégies sont incomplètes et peuvent ne pas atteindre totalement les 2 membres supérieurs ni entraîner une paralysie complète du thorax, abdomen, membres inférieurs.
Les vertèbres dorsales ou thoraciques, au nombre de 12, sont parfois impliquées lors des accidents de moto et c’est souvent grave.
Lors d’un choc produisant une force X, une protection de qualité peut éviter de se retrouver paralysé selon son niveau de protection. Un traumatisme violent au niveau des vertèbres dorsales ne pardonne pas, c’est la loi du tout ou rien et la paralysie, si elle existe, est quasi toujours complète et sans espoir de récupération. En effet, la moelle épinière est contenue par une membrane, la dure mère, qui est ici quasi en contact avec le canal vertébral.
C’est différent au niveau lombaire où la dure mère contenant la moelle épinière puis le début des racines nerveuses garde un petit espace occupé par de la graisse jouant un rôle d’amortisseur. Ici, la paralysie peut être totale dite complète (paraplégie complète) avec atteinte motrice et sensitive des membres inférieurs mais aussi des sphincters (muscles) anaux et vésicaux ce qui veut dire que l’on n’a plus aucune autonomie musculaire et que l’on ne sent plus rien.
La paralysie peut aussi être partielle dite incomplète (paraplégie incomplète) donc avec, dans ce cas, espoir de récupération. L’on peut donc ici bouger/sentir plus ou moins au niveau des membres inférieurs et au niveau des sphincters.
Traumatisme thoracique
Le traumatisme thoracique peut mettre en danger des fonctions vitales :
- par fractures multiples des côtes
- par pénétration d’un objet pointu perforant avec risque de lésion interne, d’hémorragie, de fuite d’air (pneumothorax, plaie soufflante)
- par rupture de l’aorte (c’est mortel), contusion du cœur, des contusions des poumons …
Un traumatisme violent peut entraîner de sérieux dégâts tels un écrasement des poumons qui peuvent aussi se perforer lors de fractures de côtes. La perforation des plèvres et du poumon entraîne une entrée d’air entre les plèvres qui se décollent et cet air, s’accumulant vient comprimer les poumons et les structures contenues entre les poumons, provoquant ainsi un pneumothorax.
Pneumothorax modéré des 2 côtés (là où c’est noir), plus important à gauche :
Pneumothorax suffocant d’un seul côté mais qui est, là, menaçant : on voit bien que c’est tout noir à gauche et que l’air comprime les structures médiastinales (les gros vaisseaux et le cœur et il faut vite planter un drain pour évacuer cet air pour que le poumon revienne à la paroi soit se plaque contre les côtes. Là, on manque sérieusement d’air…
“Il y a des années, j’ai été victime d’un accident de moto. Le grand jeu : fracture et luxation des 6ème et 7ème vertèbres cervicales, 2 mois en traumatologie à l’Hôtel-Dieu, 45 jours de minerve plâtrée (de la tête à l’abdomen, avec juste une ouverture pour le visage), 2 mois de rééducation. Maintenant tout va bien, merci docteur, mais j’aurais pu finir tétraplégique voire pentaplégique ! Les 2 mois passés en traumatologie ont complètement changé mon approche de la vie et du plaisir. Quand vous êtes immobilisé à l’horizontale sur une planche, des broches plantées dans les os du crane afin de garder la colonne vertébrale en extension, le temps paraît très long et vous avez le temps de gamberger.”
Protection du dos et du thorax
Port d’un blouson
Le blouson est, avec le casque, l’équipement de base requis pour la pratique de la moto.
Selon les résultats du rapport MAIDS et présentés ci-dessous, on constate que les vêtements portés par le pilote ont atténué ou protégé les blessures du haut du corps dans 64,6% des accidents, alors que pour le passager l’efficacité tombe à 49,4% probablement à cause de la différence de comportement cinématique entre le conducteur et son passager au cours de l’accident.
Le blouson est la seule protection que le motard peut porter : il doit donc répondre à plusieurs contraintes qui sont :
- La résistance à l’abrasion et à la lacération puisque, en cas de chute ou d’accident, l’éjection étant systématique, le corps va forcément glisser sur le sol. Protéger sa peau en portant une tenue cuir ou textile de nouvelle génération, anti-abrasive est donc nécessaire pour ne pas se retrouver en “pizza” lors de glissades.
- Le niveau de protection qu’il peut apporter en cas de choc avec l’autre véhicule ou un obstacle sur la route ou le bas côté. Ce fera l’objet d’un chapitre suivant : protections osseuses et articulaires
Exemple : sur la partie badigeonnée de crème, la peau a été râpée jusqu’à l’os :
3 mois plus tard :
Résistance à l’abrasion et à la lacération
Comme pour les autres volets de cette étude sur la protection de votre petite personne, on en revient toujours au port d’un vêtement fabriqué de manière à apporter la résistance nécessaire afin d’éviter ou réduire les blessures. Le motard qui glisse sur la chaussée est majoritairement au contact du sol au niveau du thorax et des membres supérieurs et l’abrasion provoquant une forte élévation de la température du vêtement, il arrive souvent que, outre la lacération et l’usure des coutures, celles-ci cèdent à cause de la chaleur excessive et que le vêtement se déchirant n’assure plus son rôle protecteur.
Comme pour les autres volets de cette étude sur la protection de votre petite personne, on en revient toujours au port d’un vêtement fabriqué de manière à apporter la résistance nécessaire afin d’éviter ou réduire les blessures. Le motard qui glisse sur la chaussée est majoritairement au contact du sol au niveau du thorax et des membres supérieurs et l’abrasion provoquant une forte élévation de la température du vêtement, il arrive souvent que, outre la lacération et l’usure des coutures, celles-ci cèdent à cause de la chaleur excessive et que le vêtement se déchirant n’assure plus son rôle protecteur.
Les coutures doivent donc soit être:
- les moins nombreuses possibles ce qui nécessite des pièces plus grandes et un travail plus important, donc il s’agit de vêtements de haut de gamme
- les plus résistantes à l’abrasion et à la chaleur
- être placées de manière judicieuse pour être le moins exposées en cas de glissage tout en assurant un confort et une esthétique acceptables: cachées dans les replis
Il ne faut pas oublier quelques éléments mécaniques permettant au blouson de rester en position en cas de glissage: les serrages aux poignets, au col et à la taille sont indispensables.
La matière utilisée pour réaliser le blouson est aussi l’un des éléments majeurs constitutifs de son efficacité: là encore le cuir, et pas n’importe lequel, répond à tous les critères de résistance et n’est toujours pas rattrapé par les tissus synthétiques qui restent, malgré tout, bien en retrait car tous à base de nylon avec plus ou moins de fibres techniques corrigeant les défauts du nylon : faible résistance à l’abrasion, aucune résistance à la chaleur et à la lacération.
Il y a cuir et cuir : seul un cuir pleine fleur, épais et constitué d’un minimum de pièces différentes avec des coutures intelligemment positionnées apportera une protection efficace.
Il faut également penser au tissu qui recouvre l’intérieur du blouson et qui, été comme hiver, aura donc un rôle à jouer en cas de glissade: il doit jouer un rôle d’isolant thermique entre le cuir qui va chauffer lors de l’abrasion sur le bitume et la peau, même si celle-ci est recouverte de vêtements.
Le blouson devant être porté été comme hiver, on peut soit choisir un modèle équipé d’une doublure isothermique amovible, soit porter l’hiver des sous-vêtements remplissant cette fonction. Les blousons aérés peuvent constituer une alternative pour les pays très chauds: il vaut mieux en effet porter un blouson type « airflow » qu’un simple T-shirt. Mais sachez que l’efficacité de ces solutions portent essentiellement sur le sentiment qu’a le pilote de ne plus avoir trop chaud tout en étant bien protégé.
Port de protections
Une Protection thoraco-lombaire voit là tout son intérêt et il ne faut pas se contenter des coques dites homologuées vendues avec le blouson, ou que l’on acquiert secondairement, à moins qu’elles ne remplissent un bon cahier des charges.
Protection du dos : coque dorsale additionnelle
Une bonne dorsale est une dorsale qui couvre l’ensemble du dos, genre homard, soit la colonne vertébrale mais aussi, les omoplates, la partie postérieure du thorax et les « lombes ». En effet, lors d’un traumatisme du dos, il faut préserver sa colonne mais aussi éviter toute fracture des omoplates, de la partie postérieure du thorax (côtes) et des reins qui se situent aux parties latérales de la colonne vertébrale lombaire. Une bonne dorsale est donc une dorsale dont la surface de recouvrement est maximum.
Une bonne dorsale est aussi une dorsale homologuée qui doit assurer un minimum de protection. Attention, l’existence d’une étiquette « CE » ne garantit pas le respect de l’homologation ! Ne vous fiez pas à l’aspect extérieur d’une dorsale : les plus épaisses ou les plus lourdes ne sont pas forcément les plus efficaces.
En effet, le niveau de protection des coques est mesuré en quantifiant la force transmise après qu’un poids de 5 Kgs soit tombé sur la coque d’une hauteur de 1 mètre.
Ainsi, faisant cette expérience avec telle protection « mousse » de base, intégrée à de nombreux blousons, on constate que la force transmise à la « protection » est de 200 Knewton.
Pour une coque homologuée CE 1621-2, niveau 1, la force transmise est de 18 Kn ou moins.
Pour une coque homologuée CE 1621-2, niveau 2, comme mentionné sur l’étiquette ci-dessous, la force transmise est de 9 Kn ou moins.
Sur la photo ci-contre, on voit écrit CE EN 1621-2/03, avec au dessus le petit logo représentant un motard puis, derrière le motard, il y a B pour Back (dos) puis au dessus le chiffre 2 encadré. Parfois, le « 2 » non encadré se situe sous le « B ». Cela signifie que la coque est homologuée 1621-2, niveau 2.
Comparons brièvement quelques dorsales : choisissons la meilleure selon son niveau de protection ET sa surface de recouvrement.
La Dainese Wave 2 1621-2, niveau 1 : 125 €
La BM CE 1621-2, niveau 2 : 159 €
La Held Sokudo, EN 1621-2, niveau 2 : 85 €
La Spidi back warrior evo, CE 1621-2, niveau 2 : 100 €
D’emblée on note des différences sur la protection offerte en terme de surface de recouvrement :
- La Dainese wave 2 est plutôt conçue pour la piste avec une articulation latérale au niveau des lombaires pour ne pas gêner le déhanchement et une conception alvéolaire pour faciliter la circulation de l’air. En terme de surface de protection et de niveau de protection faible (1621-2, niveau 1), c’est pas le top….pour 125 euros.
- La coque BM est très recouvrante du haut des vertèbres dorsales jusqu’au sacrum mais aussi latéralement, protégeant ainsi les omoplates, la partie postérieure des côtes et les « reins » évitant ainsi un ébranlement rénal voire une rupture du ou des reins. Elle est de protection 1621-2, niveau 2 mais, ici, la force transmise est en fait de 6 KN donc encore inférieure à la norme. Le gros point positif de la BM, outre sa protection complète, par rapport à certaines de ses concurrentes, c’est que les scratchs ont tendance à mieux résister dans le temps et qu’il y a deux points d’ancrage : l’un au niveau du bassin, l’autre au niveau du sternum avec protection claviculaire.
- La Held s’attache avec des bretelles, c’est mieux que quand ça passe sous les aisselles. Elle protège bien la colonne et les omoplates mais pas la partie inférieure des côtes ni les lombes. Cependant, elle n’est pas chère.
- La Spidi est bien ventilée avec un système de ventilation très actif permettant le passage de l’air entre le vêtement et la dorsale. La dorsale s’adapte à toutes les tailles de pilote grâce à un réglage micrométrique au niveau de la taille. Cependant, omoplates, côtes et lombes ne sont quasiment pas couverts.
Protection du dos : protection dorsale intégrable
Il s’agit d’intégrer des protections de qualité à son propre blouson et pour un petit prix.
C’est possible à l’aide, par exemple, de velcro industriel et pour un petit prix : voici 2 exemples.
La BM pour 33 €
La D3o * pour 30 à 37 €
Il suffit de choisir la bonne taille en allant essayer les coques additionnelles correspondantes, d’acheter la protection intégrable, de bien l’adapter dans le blouson à l’aide de velcro industriel ( de la 7 ème vertèbre cervicale au sacrum ) après avoir décousu la doublure puis de recoudre la doublure.
Certains blousons ont une poche acceptant ces protections : donc, ici, rien à découdre.
Protection dos et thorax
Apparaissent depuis peu des coques combinées antérieures et postérieures. En effet, l’intérêt de protéger le thorax est certain.
Spidi Back&Chest evo, 159,90 € les 2 protections, 99,90 € la dorsale seule.
Dainese Thorax Wawe Pro, 229 € les 2 protections, 169 € la dorsale seule.
Vidal Sport Evolution, 119 € (89 € la dorsale seule). Force transmise Dorsale : 7,44 KN, abdominale : 27,53 KN
Alpinestars SMS Bionic Vest, 169,95 €, 129,95 € la dorsale seule.
BMW vient de proposer la Protector Vestblock BMW pour 210 €
Si l’idée semble bonne, il est dommage que la surface de recouvrement soit insuffisante en particulier pour la Spidi qui a pour effet de protéger le sternum, les articulations sterno-costales mais il y a les zones extérieures au sternum qui ne sont pas protégées.
La Dainese protège plus et il faut ajuster la coque jusqu’en haut du sternum. Dommage que la coque ne protège pas clavicules et parties supérieures et externes du thorax.
Mêmes conclusions pour l’Alpinestars qui pourrait couvrir le reste des pectoraux et les clavicules.
Pas de commentaires pour la Vidal et sa protection abdominale.
Pour la BM, il est dommage est que les 2 plastrons Thoraciques ne se rejoignent pas ce qui permettrait d’avoir une protection sternale en sus. Cependant, les protections thoraciques sont plutôt recouvrantes.
Les armures type pare-pierres “moto cross”
C’est pas pratique, c’est difficilement compatible avec le port de vêtements moto « normaux » . les coques se superposent et gênent beaucoup les mouvements. La seule solution est alors d’enlever les coques intégrées au blouson et donc ça sert alors à rien.
Le gilet peut se porter sur un simple t-shirt en été, mais en cas de glissade à grande vitesse, la maille risque clairement de rompre, mais pour amortir les chocs en cas de chute en ville, c’est tout à fait correct. Le gilet-armure protège bien, même s’il faut bien le serrer car les coques ont tendance à tourner pendant les glissades.
Cependant les coques sont des coques rigides et, lors d’un impact, la force se transmet à la périphérie.
Prenez un bol métallique, placez le sur le genou, tapez un grand coup avec un marteau et vous verrez que vous n’aurez pas mal à la rotule mais bien tout autour. Or, il faut que la force transmise soit amortie par l’ensemble de la protection.
Les gilets de protection « référence » sont les mêmes : Dainese et BMW.
Le Dainese Wave 2 Neck coûte 334 €. La protection de nuque ne s’impose pas vraiment.
Donc c’est un gilet blindé de protections du dos (grâce à l’intégration de la dorsale « wave ») mais aussi des coudes et des avant bras, des épaules ainsi que le thorax avec le plastron renforcé. Le tout relié par un gilet élastique à maille large permettant une bonne ventilation du corps.
Ce qui gêne est le gilet élastique et je ne m’imagine pas avec ce type de protection…..L’élastique, c’est élastique et, par définition, ça bouge. Ce qui gêne, c’est aussi la dorsale, pas assez recouvrante.
Le gilet de protection BMW, dernière version coûtait environ 330 €. Il n’est plus vendu.
Elle est certifiée DIN 1621, partie 2.
Le renfort dorsal préformé protège la colonne vertébrale, les omoplates et les reins, avec une excellente capacité à absorber les chocs. Il y a des renforts NP aux épaules et aux coudes, en polyuréthanne, une protection des clavicules par un matériau en polyuréthanne, des garnitures amovibles sur la poitrine, des éléments en EVA absorbant les chocs sur le haut des manches et au niveau de la zone latérale des côtes, et enfin une ceinture protège-reins amovible, avec longueur réglable en continu. Pour fixer le gilet sur le pantalon, une courroie à fermeture velcro. Pour éviter que les manches ne remontent, des passe-pouces très élastiques. Fixation des renforts pour les coudes possible au moyen d’une courroie de réglage. Excellentes propriétés de perméabilité à l’air, de circulation de l’air et d’évacuation de l’humidité.
Gilet airbag : voir aussi le blog de Fabien Lecoutre http://moto-securite.fr/gilet-airbag
Blouson à airbags intégrés
Depuis peu est apparu une nouvelle race de blousons qui, à l’instar de ce qui se fait en automobile, intègrent des coussins qui se gonflent en cas de chute et remplissent un rôle comparable aux airbags de nos automobiles.
Ces coussins intégrés ont pour fonction de :
- amortir les chocs en cas d’impact afin de réduire les risques d’éclatement des organes vitaux internes (foie, rate, reins)
- réduire le risque d’abrasion
- rigidifier le tronc pour réduire les risques flexion trop importante de la colonne vertébrale
- ajouter une protection de la nuque qui reste une zone exposée (vertèbres cervicales, rachis) et source de très nombreux décès et paralysies par une forte réduction des mouvements de flexion arrière et latérale.
Le fonctionnement est simple : lorsque le pilote monte sur la moto, il accroche son blouson à la moto via un cordon de sécurité. En cas d’éjection de la moto suite à une chute ou un accident avec un autre véhicule, le cordon de sécurité arrache la goupille de sécurité du blouson qui libère le gaz sous pression contenu dans une petite cartouche fixée au blouson : les coussins sont gonflés en 0,5 seconde ce qui les rend immédiatement efficaces. Ensuite, exactement comme les airbags voiture, ils se dégonflent progressivement afin de rendre toute sa mobilité au pilote.
Il faut bien entendu ne pas oublier de déclipser le cordon de sécurité quand on quitte la moto, mais en cas d’oubli cela n’active que rarement un déclenchement du gonflement car la force d’arrachement de la goupille de sécurité est plus forte.
Le blouson à airbags intégrés semble donc une solution innovante apportant un gain significatif dans la réduction des traumatismes et de leurs conséquences en cas de chute ou d’accident: réduire sensiblement l’impact d’un choc, l’abrasion et assurer une bonne protection des vertèbres parmi les plus exposées représente un progrès appréciable pour le motard.
On peut néanmoins se poser la question de l’utilisation de ce type de protection car un tel blouson pèse quelques kilos de plus et rend son porteur un peu plus « bibendum », sans parler des copains qui se moquent de lui. Les témoignages que nous avons pu récupérer çà et là indiquent que, après une période d’accoutumance au poids et à l’encombrement du blouson, les pilotes ne se sentent plus en sécurité lorsqu’ils ne le portent plus.
Certes, mais le motard doit-il devenir un bibendum bardé d’airbags et autres coquilles de protection telles une armure ou doit-il accepter que le risque fasse partie intégrante de la pratique de la moto ? Est-il raisonnable de ne porter ce type de protection que dans les situations d’exposition importante, comme les trajets boulot-dodo quotidiens au milieu des embouteillages et, lors des balades tranquilles, revenir au port d’un bon blouson de cuir pleine fleur ? Il n’y a pas de réponse à ces questions car c’est à chacun d’évaluer le niveau de risques qu’il accepte de prendre et ainsi d’adapter son équipement mais aussi sa conduite et son comportement vis à vis des autres usagers de la route.
Comparatifs de dorsales
Dorsales additionnelles
Récemment, MotoMagazine (N° 280, septembre 2011) a consacré un nouveau comparatif et j’ai obtenu l’autorisation de publier les photos de Gregory Mathieu que j’ai scannées, parfois modifiées pour ne pas faire apparaître le texte lié à ces photos car je ne vais m’en tenir qu’à en faire une comparaison basée sur le niveau de protection offert mais aussi sur la surface anatomique couverte donc protégée.
Racer Viper D3o, 129 €, force transmise : 6,06 KN
Tryonic Feel 3.7, 149 €, force transmise : 4,78 KN
BMW renfort Dorsal, 159 €, force transmise : 6 KN
Büse Bellino 2, 175 €, force transmise : 6,24 KN
Held Zelda, 139 €, force transmise : 6,24 KN
All one Bender, 120 €, force transmise : 8,19 KN
Knox Aegis, 100 €, force transmise : 10,39 KN soit homologation 1621-2, niveau 1
Wed’ze SBS, vendue par décathlon, 39,90 €, force transmise : 14,7 KN soit homologation 1621-2, niveau 1
Scott BP Soft, 110 €, force transmise : 20,69 KN !!!!!!!
Une remarque : les sangles de maintien doivent être reliées au niveau du bassin et non de l’abdomen, comme montrées, à tord,sur les photos.
En terme de protection, la Tryonic est la plus performante avec 4,78 KN KN de force transmise, juste devant BMW, 6 KN. La moins performante est la Scott avec 20,69 de force transmise pour 110 euros alors que la Wed’ze vendue par décathlon reçoit une force de 14,7 KN mais pour 39,90 € …
En terme de points d’attaches, le gilet BÜSE est astucieux mais le gilet tient chaud, pèse 1 Kg 125 alors que la dorsale BMW a 2 points d’attaches : sterno-claviculaire (avec protège clavicules) et bassin mais elle pèse quand même 1 Kg 140, ce qui ne m’a personnellement jamais gêné. Toutes les autres dorsales, n’ont qu’un seul point d’attache et ça peut bouger.
En terme de surface anatomique recouverte, La BM est quasi idéale protégeant l’ensemble du dos mais, de même que le gilet BÜSE. La TRYONIC est une quasi « vertébrale » pure, ignorant la moitié des omoplates, la partie postérieure des côtes et les lombes. Dommage. Les autres coques ont à peu près le même niveau de surface recouverte sauf peut-être la RACER, un peu plus enveloppante au niveau de la partie postérieure du thorax,
Je vous laisse le soin d’analyser ces comparatifs et les autres détails. Ce que l’on peut noter et qui qualifie la notion de surface de recouvrement est appelé ici “dimension” dans le 1 er comparatif, l’autre étant plus ancien (2011).
Dorsales intégrables
La BM pour 33 €
La D3o * pour 30 à 37 €
La meilleure surface de recouvrement était offerte par les protections BM par rapport à celles que j’avais observées. Je suis allé chez C…. et j’ai comparé les protections BM versus ce que D3o propose. Voici, en images :
Dorsale BM intégrée
Dorsale D3O, taille 8 (ma taille, comme pour la BM)
La D3O sur la BM :
On distingue nettement la différence, la BM étant délimitée par le liserai bleu sur les côtés et en bas par la partie inférieure du tissu noir. Le placement a été effectué en haut à la partie supérieure des dorsales, en regard l’une de l’autre.
La surface de recouvrement :
- maximum pour la BM avec omoplates, partie postérieures des côtes, lombes.
- bien plus faible pour la D3O
La protection offerte, la force transmise variant avec la température, on relève : 6 Kn pour BM, 6,62 Kn pour D3o (cf photo).
La durée de vie :
BM : jusqu’à fissuration et, de toute façon, > 3 ans
D3O : entre 2 et 3 ans voire moins si il y a impact(s) et s’il y a impact, il faut vérifier (comment ?) que le matériau est intact. Sinon, renvoyer à l’usine. Je ne vois la durée de vie mentionnée de 2 à 3 ans, il y a un an. Juste : faut voir.
Protections dorsales et thoraciques
Spidi Back&Chest evo, 159,90 € les 2 protections, 99,90 € la dorsale seule. Force transmise Dorsale : 7,02 KN, Thoracique : 14,67 KN
Dainese Thorax Wawe Pro, 229 € les 2 protections, 169 euros la dorsale seule. Force transmise Dorsale : 7,52 KN, Thoracique : 13,22 KN
Alpinestars SMS Bionic Vest, 169,95 €, 129,95 € la dorsale seule. Force transmise Dorsale : 10,56 KN, Thoracique : 14,46 KN
La Spidi protége le sternum, les articulations sterno-costales mais il y a les zones extérieures au sternum qui ne sont pas protégées.
La Dainese est la plus chère mais est aussi la plus recouvrante et protège mieux que les autres et il faut ajuster la coque jusqu’en haut du sternum.
L’Alpinestars qui pourrait couvrir le reste des pectoraux et les clavicules.
BMW vient de proposer la Protector Vestblock BMW pour 169 €, la dorsale étant homologuée CE EN 1621-2, niveau 2 avec une force transmise de 6 KN et 2 protections thoraciques amovibles homologués 1621-3, niveau 1 . Pour la BM, les 2 plastrons Thoraciques sont bien recouvrants et offrent ainsi une bonne des côtes et du sternum.
Réalisé par Lulu64 – Adhérent et médecin anesthésiste-réanimateur